En 2007, j'avais écrit ce texte de "voeux" à mes collègues de travail à l'époque...
Vous imagineriez bien ce que j'aurais dit si j'avais à le reprendre cette année...
Malgré tout, j'envoie un message d'espoir, d'amour et de paix à la Syrie.
" Bonjour
tout le monde...,
Je vous ai
fait
une petite carte maison pour les voeux... Carte ancienne scannée,
nettoyée et retravaillée.
Vous y
trouverez
tous mes souhaits, naturellement.. plein de petites
pensées pour tout le monde, et toute la symphonie des mots qu'on peut
sortir à l'occasion des fêtes. Tout cela est pour vous.
Mais...
Mon coeur,
lui,
a du mal à souhaiter quoi que ce soit à quiconque en ce moment tant
qu'il voit le monde marcher à l'envers.
Des enfants
mourant de faim... et je ne parle pas des guerres.
Et dans l'un
des
plus beaux pays du monde, riche, civilisé, pays des Lumières... de la
Fraternité.. oui, évidemment ! Mais...
Dans ce pays,
qui est le mien aussi, tant que je vois et constate qu'on
avale gentiment les nouvelles balancées par cette machine que je hais
maintenant, et qui s'appelle la Télé et les journalistes pour qui j'ai
très peu de respect (pas tous mais ceux qui nous racontent la mort d'un
SDF ou le dernier tremblement de terre, et les dernières nouvelles des
stars avec le même sourire béat. Sourire des insensibles, sourire des
machines.), donc, tant que je constate cette anesthésie généralisée, ce
pays qui marche vers un gouffre, humain, social et politique, et bien
mon coeur lui, il pleure.
Et je ne peux
plus rien souhaiter à personne tant qu'on continue à rire et les gens
meurent de solitude.
J'ai connu
pire
puisque j'ai vécu 23 ans dans le tiers-monde.... comme
on dit ! En Syrie, l'un des plus vieux pays du monde où civilisations,
conquêtes et déclins se sont succédés, mais en Syrie, où les gens
peuvent encore mourir de maladie par pauvreté, ou autre... , au Liban
où ... no comment, et je passe le reste ...., dans ces pays-là il n'y a
pas de "démocratie", il n'y a rien, à part le passé des gens qui ont
gardé le sourire ancestral et leur gentillesse et ont perdu leur
cerveau.... Et bien, ces pays-là ne sont pas la France ! où... où ...
on a tout, tout ... tous les moyens pour au moins sauver ceux qui sont
sur place ! Les SDF comme les pauvres, comme les étrangers... et on
continue à rigoler.... jusqu'au moment où on va en pleurer et très
gravement car je crains que d'ici quelques mois un certain vicelard
arrive en fanfare, accompagné de tous les vices du monde pour nous
transformer la France en grande prison, en terre de peur,
de violence, de haine... et je passe..
Alors, les
voeux... ! Je passe aussi et vous m'en excuserez fort. 2007"
"Les mots sont des planches jetées sur un abîme avec lesquels on traverse l'espace d'une pensée, et qui souffrent le passage et non point la station." Paul Valéry
Blog de Rawa-Marie Pichetto
Écriture spontanée, sans fioritures...
Ce blog est un récit.
Ce blog est un récit.
Le récit de "personnages en quête d'auteur", comme dirait Pirandello...
Il s'agit de passer l'énergie sous forme de mots et d'images avec toute la difficile alchimie du Verbe et de ses diverses articulations.
Alchimie que l'on trouve au théâtre.
Les planches m'ont appris ce mystère incroyable que l'on trouve dans les mots. Ces mots qui nous touchent, nous caressent, nous procurent du plaisir. Les mots qui parviennent à notre peau, sensuellement parfois. Et nous n'en sortons pas indemnes.
J'emprunte à tout ce monde de la scène - théâtre, cirque, danse, théâtre dansé, ... - sa magie, afin qu'il en tombe par-ci et par-là...
Il s'agit de passer l'énergie sous forme de mots et d'images avec toute la difficile alchimie du Verbe et de ses diverses articulations.
Alchimie que l'on trouve au théâtre.
Les planches m'ont appris ce mystère incroyable que l'on trouve dans les mots. Ces mots qui nous touchent, nous caressent, nous procurent du plaisir. Les mots qui parviennent à notre peau, sensuellement parfois. Et nous n'en sortons pas indemnes.
J'emprunte à tout ce monde de la scène - théâtre, cirque, danse, théâtre dansé, ... - sa magie, afin qu'il en tombe par-ci et par-là...
En contrepartie du "chapeau" de ce blog (la citation de Paul Valéry), je pense à ce poème de Charles Baudelaire dans les Fleurs du Mal :
'Correspondances'
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.