Humeurs poétiques.
Petites notes de lecture : "La Mémoire et la mer" de Léo Ferré.
Il y a des textes qui nous happent, s'emparent de nous, nous envoûtent et nous possèdent.
Il en est ainsi de " La Mémoire et la mer" de Léo Ferré...
Un texte puissant. Il tape, il cogne comme une vague au bord de la mer, lorsqu'assis, nous la recevons en plein corps...
" La Mémoire et la mer" que j'écoute en boucle depuis des jours... afin de pouvoir m'imprégner totalement du texte... un peu comme lorsque nous nous laissons aller sur le dos de la mer qui nous porte ; nous fermons les yeux et nous oublions la limite physique entre notre corps et le corps de la mer...
Les images poétiques déferlent dans ce texte et sont d'une beauté frappante, tantôt par sa douceur, tantôt par la surprise des correspondances recherchées dans les images tricotées les unes aux autres, évoquant des milliers et des milliers de mondes qui s'enlacent et se croisent...
J'adore cette puissance de la douceur et de la tendresse dans cette image magnifique (c'est moi qui mets en italique) :
" Je suis le fantôme jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre "
" la brume en baisers" , l'évocation est magnifique... ; " te ramasser dans ses rimes"... terriblement belle.
Le passage de la "mathématique bleue" me tombe comme une douceur poétique absolue...
....
En aparté : j'admire également la capacité de Léo Ferré à nous faire revoir, dans certains de ses poèmes, le mot "cul " dépourvu de son usage trivial dans le langage courant...
Dans "La Mémoire et la mer" , le mot "cul" s'élève au rang de la poésie, prend pleinement place dans le poème. Poème dense, d'une haute tension poétique, à lire, relire et surtout écouter par Léo Ferré. La poésie est un art musical avant tout...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire